Le Renault Trafic équipé de 2 turbos qui siffle et n’arrive pas à avancer
Remédier à la défaillance d’un turbo est déjà un défi. Alors, c’est doublement compliqué lorsqu’il s’agit d’un bi-turbo ? Nous avons ici un cas difficile pour vous qui commence avec un Renault Trafic 1.6 DCI 2018 bruyant qui, avec pas moins de deux turbos, ne parvient pas à fournir de la puissance en fin de course lors de l’accélération.
Le mécanicien conclut rapidement que le défaut est dû aux turbos (2101242). En effet, il analyse la voiture à l’aide de l’OBD et le message suivant s’affiche : « P2263 ». Ou performance du système de suralimentation du turbocompresseur. Au ralenti, il entend également un sifflement au niveau du turbocompresseur.
Démonter les deux turbos ?
Les deux turbos peuvent être remplacés séparément. Mais ils sont tellement compacts qu’il est difficile de savoir, de l’extérieur, quel est le turbo à l’origine du problème. Il se peut même que les deux turbos aient besoin d’être contrôlés. Il n’y a donc rien d’autre à faire que de démonter les deux turbos. Ce n’est pas une mince affaire. C’est pourquoi le mécanicien nous appelle pour nous demander comment procéder.
D’abord, trouver la cause
Le démontage n’est pas le seul défi, il faut aussi trouver la cause de la défaillance du turbo. En effet, ce n’est qu’en éliminant cette cause que nous pourrons vraiment réparer correctement la panne du turbo et éviter qu’elle ne se reproduise. C’est pourquoi nous demandons au mécanicien de vérifier d’abord un certain nombre de choses.
Contrôle des soupapes
Nous commençons par l’état général, comme le jeu, les dommages et les fuites d’huile. Non, rapporte le mécanicien, il n’y a pas de traces d’huile. Et, à part le sifflement au ralenti, aucun bruit n’indique un jeu ou un dysfonctionnement. OK, l’étape suivante consiste à vérifier les soupapes. C’est un choix logique, puisque le code d’erreur indique une puissance insuffisante. Sur ce turbocompresseur, il n’y a pas moins de trois soupapes, tous commandés par dépression (il y a aussi des soupapes commandées par pression). Il y a donc de fortes chances que la cause de la panne se trouve dans le système de commande des soupapes.
Tout d’abord, un contrôle général
Nous commençons par vérifier le fonctionnement des soupapes en général : tiennent-elles le vide, ne fuient-elles pas, et les soupapes peuvent-elles s’ouvrir et se fermer sans à-coups ?
La position de la soupape
Nous les examinerons ensuite en détail, en démarrant la voiture et en la laissant tourner au ralenti. La soupape est tirée vers le bas par la dépression lors du démarrage et reste fermée jusqu’à ce que la pression maximale du turbo soit atteinte. La position de la soupape de la commande correspondante et son effet nous en disent long sur la cause du dysfonctionnement. Nous utiliserons également les résultats pour déterminer l’étape suivante à tester. Cela semble assez compliqué, c’est pourquoi nous l’expliquons étape par étape.
Retenue à haut ou bas régime
Nous commençons par le « premier » turbo, qui fournit le flux d’air d’admission au moteur. Quelle est la position de la soupape de commande ? La vanne reste-t-elle fermée ? Dans ce cas, la pression fournie par le deuxième turbo ne passe pas. À haut régime, le moteur sera freiné. La vanne reste-t-elle ouverte ? Dans ce cas, la pression du premier turbo est également renvoyée vers le deuxième turbo qui n’est pas encore activé. Par conséquent, la pression de charge envoyée au moteur est insuffisante et le moteur est ralenti, précisément à bas régime.
La coopération entre les deux turbos
La deuxième étape consiste à examiner la soupape située entre les deux turbocompresseurs. Il contrôle la coopération entre les deux turbos. La soupape reste-t-elle fermée à cet endroit ? Dans ce cas, le deuxième turbo n’est pas actionné et il n’y a que la pression du turbo à bas régime. La soupape reste-t-elle ouverte ? Les deux turbos sont alors commandés directement. Mais comme le flux de gaz d’échappement est insuffisant, le moteur est freiné à bas régime.
Et qu’en est-il de la pression finale ?
L’étape suivante consiste à vérifier la vanne de régulation au niveau du deuxième turbo. Elle contrôle la pression finale. Reste-t-elle ouverte ? Lorsque le deuxième turbo est mis en marche, la pression des gaz d’échappement est envoyée directement à l’échappement. Par conséquent, le moteur sera freiné à des régimes plus élevés. Cette soupape reste-t-elle fermée ? Dans ce cas, la pression finale n’est pas réglée. Il en résulte une pression de charge trop élevée. Le code d’erreur « overboost » apparaît alors.
Pousser manuellement
Le mécanicien se met au travail et rappelle peu après avec le résultat de ses observations. Il dit qu’à première vue, les turbocompresseurs ont encore l’air en bon état, mais qu’il n’a pas pu bien voir l’intérieur du premier turbo. Il a toutefois remarqué quelque chose au niveau de la valve de commande du premier turbo. Il semble qu’elle ne se ferme pas correctement. Lorsque la dépression est relâchée, la valve se déplace. Mais le mécanicien peut pousser le mécanisme un peu plus loin à la main.
La valve ne fonctionne pas avec la pression
Cela peut signifier que la soupape s’est cassée ou qu’elle est partiellement desserrée. Nous conseillons au mécanicien de débrancher le tuyau d’admission d’air au niveau de ce turbo et de l’examiner à l’aide d’un miroir ou d’un télescope. Si tout va bien, il regardera ensuite sur le dessus de la soupape et vérifiera qu’elle est bien serrée. Et là, il constate effectivement que quelque chose ne va pas. En effet, il voit à la fois la soupape et le piston. Mais dès qu’il met le vide sur l’actionneur, le piston bouge mais la valve n’y est plus attachée. Les images montrent comment cela devrait être et comment le mécanicien le trouve.
Cela explique le sifflement du turbo
L’attache entre le piston et la valve est manquante. Nous avons trouvé la cause de l’endommagement du turbo. Même si un seul turbo est endommagé, le mécanicien doit les démonter tous les deux. C’est parce qu’ils sont combinés, le deuxième turbo est placé sur la sortie de la turbine de ce turbo. Sur le premier turbo, la roue du compresseur a été gravement endommagée par la fixation desserrée entre le levier et la soupape. C’est ce qui explique le sifflement du turbo (vous pouvez en savoir plus sur le sifflement du turbo dans cet article).
L’autre turbo n’est pas endommagé
C’est maintenant le mécanicien qui intervient. En effet, il trouve la pièce délogée au fond de l’intercooler et constate qu’il n’y a pas d’autres dommages à l’autre turbocompresseur ou au moteur. Il installe le nouveau turbocompresseur en suivant nos instructions et le propriétaire du Renault Trafic 1.6 DCI repart de plus belle lorsqu’il appuie sur l’accélérateur.